Devant son impeccable manoir, l'impeccable Horace Pink fait pousser des roses. Toutes parfaitement alignées. Toutes les plus belles qui soient. Du monde entier, on vient les admirer. Pourtant, Rosie, la fille d'Horace, ne comprend pas pourquoi son père arrache avec tant d'obstination les mauvaises herbes. Elle décide de les cultiver, à sa façon... dans sa chambre d'abord, puis dans un recoin du parc. Ce sera son Paradis des mauvaises herbes. Mais un jour, Rosie découvre une rose parmi ses herbes folles. Quoi! Son père aurait planté ses affreuses roses dans son Paradis? Et le lendemain, c'est pire : tout une forêt de roses sauvages et échevelées a poussé là. Quel est donc ce mystère?

Qui sortira vainqueur de la folle poursuite ? Le petit garçon affamé... ou la saucisse en fuite ?

Comme chaque jeudi, Suzanne trottine dans les allées du parc, s'installe sur son banc préféré et sort de son sac à main de vieille dame un sachet de graines pour les oiseaux. Mais ce jeudi-là, quelqu'un est installé sur son banc préféré...

Impossible de reculer, cette fois : Sylvain a reçu l'ordre de remiser au grenier ses vieux jouets. Mais au moment d'embrasser Charlemagne, son cheval à bascule, celui-ci lui glisse : « Une dernière aventure ? » Et c'est parti pour une folle expédition en Sylvanie, où Sylvain, juché sur Charlemagne devenu destrier volant, va affronter les terribles Chevaliers de la Mort- Rouge et leurs redoutables dragons, slalomer entre les trombes d'eau des chutes du Mouzou- Mouza et sauver le vieux roi Boniface prisonnier de son château en flammes. Mais au moment de rentrer à la maison, voilà que Charlemagne annonce qu'il souhaite rester en Sylvanie pour toujours... Le coeur lourd, Sylvain se résigne. Une dernière rencontre avec un drôle d'olibrius qui se dit « écrivain » va soudain changer la perspective pour le garçonnet. Sylvain reviendra en Sylvanie. Mais autrement. Et souvent.

Nous sommes quelque part en Afrique centrale, une petite fille prend la parole. Elle regarde sa mère, occupée à la préparation du repas. L’atmosphère paisible et délicate est faite de transparence, celle des couleurs bleu, vert, jaune, et de détails évocateurs, feuilles sous lesquelles on s’abrite, poules qui picorent et mère accroupie devant des poissons. Dans ce décor, elle signale un objet à notre attention : sa poupée Akua-ba. Elle entreprend l’histoire de sa « grande sœur ». Une poupée comme sœur ? Etrange... La fillette nous entraîne alors rétroactivement au jour du mariage de sa mère : un jeune couple, des proches, de la musique, des enfants, une atmosphère plus recueillie que joyeuse. Est-ce parce que la mariée craint l’avenir ? Nous la voyons isolée des autres jeunes femmes. En effet, ses compagnes sont toutes enceintes mais elle, Ama, ne l’est pas. Auteure et illustratrice écrivent avec délicatesse, la douleur du manque, la singularité d’Ama dans cette vie villageoise faite d’animation communautaire, de partages et de regards normés. Il n’y a pas de moquerie dans le regard des autres, plutôt de la compassion, mais nous éprouvons l’isolement d’Ama. C’est alors qu’apparaît Akua-ba, la poupée, celle qu’Ama et son mari font sculpter pour donner forme à l’enfant attenduà Au plus près de la tradition et de la fonction de cette statuette de fécondité, l'auteure et l'illustratrice ont créé une histoire très riche pour de jeunes lecteurs qui pourront y découvrir avec tendresse et respect des pratiques sociales qui leur sont étrangères. Le dossier documentaire qui clôt l’album apporte des compléments importants aussi bien géographiques qu’ethnographiques. Néanmoins, au-delà de l’histoire que raconte cette statuette, Elodie Nouhen a raison de dire qu’il s’agit d’une thématique universelle : donner la vie, le vouloir, le pouvoir, traverse toutes les civilisations et c’est en cela que ce livre nous instruit et nous touche. Pont des arts, une collection de l’Elan vert, associe un auteur et un illustrateur pour mettre en valeur une œuvre patrimoniale. Dans Une poupée pour maman, Adrienne Yabouza et Elodie Nouhen donnent vie à une poupée Akua-ba.

Volubilis vit avec sa grand-mère. Elle n'a jamais franchi les grilles du parc de la maison. La petite fille doit grandir encore pour voir chacun des trois jardins, alors elle attend patiemment et elle rêve.