Avec Les Fleurs du Mal commence la poésie moderne: le lyrisme subjectif s'efface devant cette " impersonnalité volontaire" que Baudelaire a lui-même postulée; la nature et ses retours cycliques cèdent la place au décor urbain et à ses changements marqués par l'Histoire, et il arrive que le poète accède au beau par l'expérience et la laideur. Quant au mal affiché dès le titre du recueil, s'il nous apporte la preuve que l'art ici se dénoue de la morale, il n'en préserve pas moins la profonde spiritualité des poèmes.